Littératures anglophones S7 LM1ECU

Le thème de la violence dans l’Angleterre de la première modernité est d’une telle ampleur qu’il nécessite une restriction. On se limitera donc à la violence de type judiciaire, à travers des textes de fiction et des textes historiques, en centrant l'analyse sur les questions de liberté religieuse. Le croisement entre histoire et littérature donnera l’occasion de réfléchir à la représentation de la violence dans des textes de fiction et de non-fiction à travers les concepts, que la notion d’exécution judiciaire implique, de raison d’État, de conscience et d’autorité. On peut à bon droit qualifier tout un pan du théâtre de cette époque de théâtre de la cruauté, au centre duquel se trouve le corps, en particulier celui du martyr. On tentera dans cette réflexion sur la représentation, de sensibiliser les étudiants aux images associées à ce thème, ce qui permettra d’envisager l’aspect idéologique inhérent à toute exécution, tout particulièrement dans une époque traversée par les questions de liberté religieuse liées à la Réforme protestante.
Puisque les Pères Puritains, dans leur quête de liberté religieuse, ont amené avec eux en Amérique le cadre idéologique de l'Angleterre de leur temps, il n'est pas étonnant de retrouver en Nouvelle-Angleterre des problématiques assez similaires. Cependant, les documents de l'époque devront être confrontés à la représentation qu'en proposent historiens et écrivains du XIXe siècle, au premier rang desquels Nathaniel Hawthorne. De la mutilation physique à l'exécution, il met en scène une société puritaine qui met à mal les corps pour mieux contraindre la liberté des esprits. On s'intéressera tout particulièrement au rapport de l'individu à l'autorité politique et religieuse ainsi qu'au concept de violence institutionnelle. Les liens entre histoire et fiction ainsi que des questionnements centrés sur les concepts de mémoire, d'héritage et de mythification seront en particulier soulevés.