Partager
Actualité

En direct de Copenhague : les enjeux politiques

Date(s)

le 15 décembre 2009

A quelques jours de la fin du sommet (15 décembre), Elsa Richard dresse un bilan de l'évolution des négociations.

La deuxième semaine du sommet avançant, il nous paraissait intéressant, à quelques jours de la clôture, de vous dresser un bilan sur l'évolution et les avancées des négociations : du point du vue politique, mais aussi logistique. 


Les enjeux politiques

D'après les briefings quotidiens au Klimaforum sur le sommet officiel, les négociations apparaissent relativement figées. Les pays africains, unis à travers l'agence africaine du développement durable et soutenus par le G77, le groupe des 77 pays les plus pauvres des Nations-Unies, ont décidé de suspendre leur participation à un sommet où les pays développés négligent l'importance du renouvellement du protocole de Kyoto.


La stratégie adoptée est l'unité des pays en développement selon lesquels, mieux vaut pas ne pas signer d'accord à Copenhague, plutôt que de signer un accord insuffisant, et négligeant, qui engagera les Nations Unies pour les prochaines années.  Mais le retard sur les négociations et le risque de l'inaction face à l'urgence climatique interrogent également. Les stratégies adoptées sont déterminantes et les méthodes utilisées dans ces négociations internationales peuvent s'apparenter aux principes des jeux. Entre paris, mises et bluffs, le décryptage des logiques déployées n'est pas simple. C'est pourquoi le suspense est maintenu jusqu'au dernier jour des négociations, où afflueront la plupart des chefs d'état. Néanmoins un consensus semble se dessiner sur la nécessité d'un accord « réfléchi », qu'il semble difficile de décider en une journée.

 

Restrictions des entrées au Bella Center : la frustration des organisations

Au-delà des discussions politiques tenues au Bella Center, les questions logistiques apparaissent aussi, depuis hier, déterminantes pour comprendre les avancées des négociations. Les entrées au sommet officiel ont été largement modifiées depuis le début de la semaine. En effet,  une restriction de 80% des entrées des organisations a été décidée, pour des raisons de sécurité en cas d'incendie. Un deuxième badge est désormais nécessaire pour accéder au Bella Center, et seuls 4 000  badges ont été délivrés hier aux ONG (contre les 20 000 entrées autorisées initialement), après plusieurs heures d'attentes, qui devront désormais partager les entrées (chaque organisation se voit réduire ses entrées).

A l'intérieur du Bella Center également, de nouvelles restrictions ont été décidées : un troisième badge est désormais nécessaire pour accéder à l'assemblée, et là, seules 300 autorisations ont été délivrées. D'après le dernier briefing, les restrictions seront encore plus drastiques dans les jours à venir, puisque il est annoncé que seulement 90 personnes des organisations seront autorisées vendredi, alors que les négociations deviennent de plus en plus intenses et décisives.


Face à ces mesures, les tensions et frustrations grandissent parmi les organisations qui s'interrogent réellement sur les motifs de ces restrictions. Les questions logistiques et la sécurité du bâtiment ont-ils réellement pu être négligées ? Quoiqu'il en soit, il apparaît regrettable pour l'ensemble des organisations, mais aussi pour les générations futures, que le débat soit restreint pour des raisons de sécurité.

Elsa Richard