Bénédicte Florin décroche une Chaire Médiation scientifique à l'IUF
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Date(s)
du 5 juin 2025 au 31 décembre 2025
Bénédicte Florin, maîtresse de conférences en géographie à l'université de Tours, membre du laboratoire CITERES et de la Maison des Sciences de l'Homme Val de Loire, est lauréate de la promotion 2025 des Chaires seniors de l’Institut Universitaire de France, sur le volet de la médiation scientifique. Une distinction qui compte parmi les plus prestigieuses du monde académique français et qui figure comme une reconnaissance majeure du travail et de l'engagement de Bénédicte Florin. Durant les 4 prochaines années, elle portera un projet visant à mieux faire circuler les savoirs entre la recherche et la société, dans une démarche de partage, d’ouverture et de renforcement de la culture scientifique. Entretien pour mieux comprendre les contours de ce projet.
Vous venez d’être nommée titulaire d’une chaire de médiation scientifique à l’Institut Universitaire de France : qu’est-ce que cela représente pour vous à titres professionnel et personnel ?
Tout d’abord, il s’agit d’un grand honneur et d’une distinction à laquelle, en retour, j’essayerai de faire honneur du mieux possible.
Être lauréate de l’IUF constitue bien sûr une reconnaissance forte de la qualité d’un projet et d’un parcours scientifique, mais c’est pour moi la récompense d’un travail de longue haleine mené avec mes collègues de Tours et d’ailleurs. Je pense à mon équipe de recherche « Monde arabe et Méditerranée » (EMAM), les collègues du laboratoire CITERES, du département de géographie et de la Faculté de Droit ou encore de la section de géographie du Conseil National des Universités (CNU). Il est impossible de les nommer toutes et tous, mais les échanges fructueux, les collectifs de travail, la générosité intellectuelle, les relations d’amitiés… et je n’oublie pas les étudiants : chacune, chacun, a participé, d’une façon ou d’une autre, à sa mesure, à cette nomination. Ils sauront se reconnaître et qu’ils en soient chaleureusement remerciés !
Cela met enfin en lumière les diverses possibilités de parcours pour les enseignants-chercheurs à l’université.
Que représente la médiation scientifique pour vous ?
Je suis arrivée à la médiation scientifique aux travers de deux expositions au MUCEM de Marseille, puis par le commissariat scientifique d’une autre exposition sur la thématique des déchets, qui avait pris place en 2022 au Jardin botanique de Tours. Un sujet a priori peu « glamour », mais qui avait attiré près 10 000 visiteurs, dont 2 000 scolaires !
La médiation scientifique est par ailleurs indispensable dans la valorisation et la transmission de nos recherches académiques, à la fois pour les rendre accessibles et toucher le grand public, notamment les publics dits « éloignés », géographiquement ou sociologiquement. C’est d’autant plus important dans un contexte où la liberté scientifique est menacée, notamment aux USA, et alors que l’avenir du monde est aussi menacé – et les problématiques liées aux déchets, sur lesquelles je travaille, y participent.
Concrètement, quels sont les projets que vous ?
Fin 2025, nous prévoyons le déploiement d’une exposition visuelle et sonore « Réinventer le déchet », qui se tiendra dans l’espace public en partenariat avec la Mairie de Paris (gratuite et accessible à toutes et tous). Elle a lieu dans le cadre du programme de recherche ANR Vers une société du réemploi et du recyclage (SORRYL).
Un second projet consiste en une exposition portant sur les alternatives écologiques dans des pays en situation de crise, avec une forte dimension internationale. Elle se tiendra au MUCEM et s’inscrira elle aussi dans un programme de recherche ANR Imagin.e : Alter-citoyens au Moyen-Orient. Inventer les résistances en temps de violences.
A plus long terme, une troisième exposition sur « les savoir-faire des chiffonniers du Caire », considérés comme les meilleurs recycleurs de déchets au monde. Elle aura la particularité d’être collaborative, associant à part égale chercheurs internationaux et chiffonniers égyptiens. Il ne s’agit plus de parler « sur », mais de parler « avec », ce qui est au cœur des sciences « avec et pour » la société.