Deux nouvelles actions COST portées par nos chercheurs
Programme de Coopération Européenne en Science et Technologie, COST est dédié à la promotion, l'organisation, et au financement des activités supports de la recherche et de l’innovation (conférences, colloques, visites scientifiques, …). Fin mai, 8 actions françaises se sont vu confirmer leur financement par ce programme d’excellence, dont 2 à l’université de Tours : l’une en musicologie, l’autre en médecine
Le programme COST
COST (Coopération Européenne en Science et Technologie) est un programme de mise en réseau des communautés de recherche et d'innovation en Europe. Son objectif : renforcer la recherche scientifique et technologique par le soutien à la coopération par des activités de réseautage.
Le programme COST finance essentiellement un instrument - l'Action COST - qui permet de fédérer une ou plusieurs communautés de recherche et d'innovation autour d'une thématique scientifique et/ou technologique. Il ne finance pas d'activités de recherche, mais seulement des activités de mise en réseau : conférences, colloques, visites scientifiques, activités de dissémination, etc. Chaque action COST inclut en particulier des activités à destination des jeunes chercheurs.
Le 27 mai 2022, le comité de direction du programme COST a confirmé le financement de 70 nouvelles Actions COST, dont :
- Huit actions sont portées par des chercheurs français, dans des domaines variés.
- Deux des nouvelles actions sont portées par des chercheurs de l'université de Tours.
Les nouvelles actions COST seront officiellement lancées à la fin du mois de septembre 2022, pour une durée de quatre ans. Le budget de chaque action s'élève à environ 129 000€ par an et permettra de financer des activités de mise en réseau.
- EarlyMuse ("A new ecosystem of early music studies") - porté par Philippe Vendrix, CESR
La musique ancienne, dans toute son ampleur et toutes ses dimensions expérimentales, a été à l'origine de la musicologie en tant que discipline universitaire et continue de jouer, dans des configurations changeantes, un rôle essentiel dans les cours de formation et les programmes de recherche des musicologues.
EarlyMuse a pour ambition d'engager ce mouvement académique et artistique dans de nouvelles directions, tant au niveau de la recherche que de la formation, en renforçant les pratiques collaboratives entre toutes les parties prenantes. Repenser le champ scientifique et expérimental, ainsi que la valeur matérielle et symbolique de la musique ancienne et ses modes de promotion à l'ère du numérique et dans la période post-pandémique, offre de formidables opportunités de revalorisation d'une partie majeure du patrimoine musical européen.
Afin de relever ces défis dans toute leur complexité et leur diversité, le consortium réunit des partenaires universitaires de 23 pays, avec un réseau de professionnels de la culture musicale et un partenaire industriel. EarlyMuse entend tracer de nouvelles voies qui renforceront la place unique de la musique ancienne en Europe, tant dans nos pratiques intellectuelles et culturelles que dans son attrait mondial.
Plus précisément, EarlyMuse s'attaquera à six défis : scientifique, éducatif, professionnel, structurel, économique et sociétal.
Le projet permettra de transformer le champ scientifique, de redessiner la place de la musique ancienne dans l'enseignement supérieur, d'attirer des talents originaux, de déployer des outils utiles aux industries créatives émergentes et de définir des politiques publiques dans le domaine de la culture.
- ENOTTA ("European Network on Optimising Treatment with Therapeutic Antibodies in chronic inflammatory diseases") - porté par Denis Mulleman, GICC
Bien que le traitement des maladies inflammatoires chroniques ait été révolutionné par l'introduction de thérapies ciblées avec des anticorps thérapeutiques, une grande partie des patients ne répondent pas au traitement ou répondent de moins en moins au fil du temps. Cela est principalement dû à un dosage sous-optimal, à l'immunogénicité et à la variabilité de la pharmacocinétique entre les patients. Pour surmonter les problèmes de traitement sous-optimal, les chercheurs ont commencé à se concentrer sur des stratégies d'optimisation du traitement individualisé basée sur le développement d'outils de stratification des patients et d'adaptations de doses guidées par la surveillance des médicaments thérapeutiques (therapeutic drug monitoring = TDM) sur la base des concentrations sériques de médicaments. La mise en œuvre de schémas de dosage individualisés (guidés par le TDM) d'anticorps thérapeutiques dans la pratique clinique quotidienne pour le traitement des maladies inflammatoires chroniques permettra d'améliorer considérablement les soins aux patients, ce qui se traduira finalement par une utilisation plus rentable de ces médicaments coûteux ("le bon médicament à la bonne dose pour le bon patient"). Cependant, l'expertise en matière d'optimisation du traitement individualisé (gérée par le TDM) est très fragmentée en Europe, et largement limitée à quelques centres pionniers. Le transfert des connaissances et des techniques vers d'autres centres (périphériques) est difficile, notamment en raison de la nécessité d'une expertise interne et du manque de normalisation des tests TDM. Par conséquent, cette action créera un réseau interdisciplinaire paneuropéen afin de défragmenter et de structurer la recherche scientifique dans ce domaine et de faciliter la mise en œuvre de l'optimisation des doses rentables d'anticorps thérapeutiques individualisées (gérée par le TDM) dans la pratique clinique quotidienne pour le traitement des maladies inflammatoires chroniques.