Femmes & Sciences : où en est la mixité dans les filières scientifiques ?
Formation,
Sciences Humaines,
Vie de l'université,
Date(s)
du 16 juin 2025 au 20 juin 2025
Lieu(x)
Site Grandmont
A l'occasion de la conférence Femmes & Sciences du mardi 17 juin, consacrée à la mixité dans les filières scientifiques, Marion Barratault, responsable du Pôle enquêtes & qualité des formations du Centre d'accompagnement à la pédagogie, et Cécile Monjauze, chargée de mission à la Direction de la formation, dressent le bilan quant à la place des jeunes femmes dans les cursus scientifiques et évoquent les actions mises en place par l'université de Tours pour adresser cette problématique.
A l'université de Tours, quelle est la part des étudiantes dans les filières scientifiques ?
Sur les trois dernières années, la part de femmes inscrites en licence à l’université de Tours dans la composante Sciences & Techniques oscille entre 49 et 51 %. Derrière ce taux global paritaire se cachent des disparités importantes, puisque étudiantes et étudiants ne s’orientent pas dans les mêmes disciplines au sein des cursus Sciences & Techniques. En licences de mathématiques et de physique, les étudiantes représentent moins d’un·e inscrit·e sur trois et on passe même sous la barre des 20 % d’étudiantes en licence d’informatique. A l’inverse, la chimie et les sciences de la vie comptent parmi les filières les plus féminisées, avec respectivement 60 et 67 % d’étudiantes en licence ces trois dernières années.
Quels sont les freins principaux à l'entrée des jeunes filles en filière scientifique ?
A chaque étape du parcours scolaire, il existe des freins qui permettent d’expliquer que les filles s’orientent moins vers ces filières. Dès le primaire, le fossé entre filles et garçons se creuse en maths, pour des raisons maintenant bien identifiées : stéréotypes de genre, postures souvent inconscientes du corps enseignant, etc. L’écart continue de se creuser durant le secondaire pour atteindre les taux cités ci-dessus à l’université.
Et même lorsque les filles excellent en maths, leurs choix d’orientation sont souvent dictés par l’environnement dans lequel elles évoluent, qui est empreint de stéréotypes sexués. Des incitations inconscientes qui passent par des conseils d’orientation vers des filières considérées comme plus « féminines » (médecine, chimie ou sciences de la vie) ou une forme de pression sociale et/ou familiale. Il ne faut pas ignorer non plus la prévalence du sexisme ordinaire qui peut régner au sein de certaines filières majoritairement masculines, ainsi que les risques de violences sexistes et sexuelles, qui participent à décourager les filles d’intégrer ces formations, ou de les mener à terme.
Quelles actions sont mises en place au niveau de la formation à l’université de Tours ?
L’université de Tours met en place diverses actions de promotion de la mixité dans les filières scientifiques, en partenariat avec les composantes et départements, des établissements du primaire et du secondaire, mais aussi des associations comme « Elles Bougent ».
On peut citer par exemple le projet de sensibilisation mené par Polytech autour de la robotique avec des classes de CE2 de l’agglomération, ou la journée filles & sciences qui a eu lieu à l’IUT de Blois. D’autres départements de formation organisent des rencontres entre collégiennes/lycéennes et ingénieures et chercheuses, du mentorat étudiantes/lycéennes, l’intervention d’ambassadeurs et ambassadrices dans les lycées… Un travail est d’ailleurs en cours pour cartographier l’ensemble des initiatives menées localement dans les composantes ou les départements.