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A la rencontre de Justine Canales, médecin et directrice de la Maison des femmes

Dispositif ouvert depuis le 1er juin 2021, la Maison des femmes accueille au CHRU de Tours les femmes victimes de violences en proposant une prise en charge individualisée, confidentielle et gratuite de toutes les femmes, quel que soit l’ancienneté et le type de faits subis.

Dirigée par la Dr Justine Canales, il s’agit d’une structure inspirée de celle du CH de Saint Denis, et qui est créée en même temps que plusieurs autres Maisons des femmes en France. Le but est d’être un endroit de prise en charge et d’accompagnement, en ayant avant tout une vocation sanitaire, puisque développée au sein d’un CHRU.

Médecin généraliste et médecin légiste au CHRU de Tours, Justine Canales nous explique que le projet a été conçu par l’équipe de l’Institut Médico-Légal du CHRU, dirigée par le Pr Pauline Saint-Martin, et la Direction du CHRU.
« Nous avons pensé cette structure comme un endroit où proposer un parcours complet et adapté aux besoins de la patiente. Aucun aspect de sa vie touché par les violences ne doit être occulté. Nous sommes aidés entre autres par des juristes, des assistantes sociales, des infirmières et des psychologues spécialisés dans ce domaine ». L’association France victimes 37 assure trois permanences hebdomadaires dans les locaux.

Ouvert en juin 2021, le centre de santé a déjà accueilli plus de 120 consultations et les demandes sont nombreuses. « Nos besoins sont multiples. Les femmes doivent être accueillies par une équipe multidisciplinaire, dans des locaux chaleureux : il est donc urgent d’agrandir l’équipe et de trouver des locaux plus spacieux, adaptés à la présence concomitante de personnels formés aux répercussions des violences. Pour l’instant, nous adressons les femmes aux professionnels qui interviennent habituellement et nous sommes très reconnaissants de l’aide spontanée que nous avons reçue de multiples partenaires ».

De nombreux projets existent et de nouvelles formes d’accompagnement pourraient également être proposées à ces femmes pour les aider à se reconstruire et à retrouver leur autonomie.
 

Quelques points à retenir :

  • Il n’existe pas de profil type de victime de violences : les femmes reçues viennent de tous les milieux sociaux et sont âgées de 14 à 74 ans (pas de limite d’âge au public reçu).
  • La clé de la réussite pour les victimes et les témoins : sortir du silence et oser parler de son vécu et de ses inquiétudes. Un simple « Comment vas-tu ? » peut permettre à une femme de se sentir reconnue et questionnée en toute sincérité et engager l’échange.
  • Les femmes examinées à la Maison des femmes ont majoritairement subi des violences commises par des personnes proches, cercle intrafamilial et notamment au sein du couple.