Le thème qui a été retenu pour ces journées est celui de la variation, associé à des mots quasiment synonymes, sans l’être tout à fait, et qui permettent d’élargir le champ de ce concept, ceux d’évolution et de métamorphose. Tous trois évoquent le changement et la transformation du monde, de l’être et de ses savoirs.
La variation note le premier stade de la transformation, le simple passage d’un état à un autre, sans qu’il y ait changement de nature, que ce passage soit volontaire, suscité ou enduré, naturel ou humain : la variation de la lune, de la faune et de la flore ; les variations diachroniques, climatiques, musicales, géographiques, sociales ; les variations d’une fonction mathématique. Variations de l’homme aussi, de ses émotions, de son être, de ses croyances.
Le terme d’évolution, quant à lui, met plutôt l’accent sur le déroulement lui-même, le cours de ce changement d’un état à un autre ; il insiste sur le processus même de la transformation. Évolutions terrestres, évolutions linguistiques, évolutions scientifiques. Évolutions biologiques, aussi, s’appliquant à la succession de changements, à l’apparition et à la diversification des espèces. Évolutions régressives, sans doute, et encore évolutions progressives ; évolutions de courte ou de longue durée. Évolution de l’homme, mais aussi révolution comme rupture, table rase du passé, ou même comme cycles immuables, constants retours sur soi.
Celui de métamorphose, enfin, indique une mutation plus profonde, insistant sur le changement d’aspect de la substance physique ou idéologique. Changement profond, brutal ou continu. Métamorphoses économiques, métamorphoses physiques, métamorphoses culturelles et artistiques. Métamorphoses de l’homme dans son ego, son rapport aux autres, aux choses et aux dieux, dans son intériorité, son altérité et sa spiritualité.
C’est donc sur cette notion plurielle que l’équipe tourangelle organisatrice des prochaines Journées de l’IUF vous invite à réfléchir. Elle concerne toutes les disciplines, tous les domaines de la pensée : depuis les sciences dites dures, la physique, la chimie, la médecine, la cosmologie, la géographie, jusqu’aux savoirs dits de culture, de société ou de rêve pur et d’abstraction, les mathématiques, les arts, le droit, l’histoire, les lettres, les langues, vivantes ou anciennes.
Interrogeons-nous donc. Que représente, dans chacune de nos disciplines, la notion d’évolution ? S’oppose-t-elle à celle de révolution, qui implique un changement visible, sinon brutal ? S’inscrit-elle dans une loi naturelle, ou est-elle nécessairement le fruit de l’intelligence, animale ou humaine ? Quelles en sont les modalités, les effets les plus marquants ? Comment la perçoit-on ? Nous somme sûrs que vous serez nombreux à vouloir partager avec nous cette réflexion.
